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1978

Saturday, January 20th, 2007

Répétition de la première lecture.
Et première lecture à la table. Est-ce que tout cela (l’assemblage des textes, «la partition») tient la route ? Comment éviter l’inévitable agencement thématique ? Travailler sur le fragment. Briser le discours. Parce que l’incohérence est préférable à l’ordre qui déforme.(Gide)
Ce qui me frappe : pour le dire vite, la mélancolie de Barthes. Ce que nous vivons, et ce que l’on a vécu, semblent toujours être moins de la moitié de ce qui nous reste à vivre, avec finalement le sentiment d’une forme d’éternité. Quand le sablier s’inverse-t-il ? Comment, au moment où je parle, connaîtrais-je la durée totale de mon existence, au point de pouvoir la diviser en deux parties égales ? Le milieu du chemin de la vie, où c’est la dernière partie qui commence, une fin de partie, la partie de la fin. La mélancolie commence peut-être là, dans l’incertitude du décompte, avec la certitude de sa fin. Quelles sont les forces réelles que mon âge implique et veut mobiliser ? Telle est la question, surgie récemment, qui, me semble-t-il, a fait du moment présent le «milieu du chemin de ma vie». Ci va di mezzo la vità…
Pourquoi aujourd’hui ?

Nicolas Bigards

Leçon
Et pourtant, si le pouvoir était pluriel, comme les démons ? (III 802) Comment oser parler, dans le cadre d’une institution, si libre soit-elle, d’un enseignement fantasmatique ? Cependant, si l’on considère un instant la plus sûre des sciences humaines, à savoir l’Histoire, comment ne pas reconnaître qu’elle a un rapport continu avec le fantasme ? (III 814)
Textes
Par périodes, j’aime bien… mais ici la difficulté commence : faire quoi du dessin ? de la peinture, du graphisme ? (III 821) Pourquoi n’il y a-t-il pas aujourd’hui (du moins me semble-t-il), pourquoi il n’y a-t-il plus un art de la persuasion - ou de l’imagination - intellectuelle ? Pourquoi sommes-nous si lourds, si indifférents à mobiliser le récit, l’image ? Ne voyons-nous pas que ce sont tout de même les œuvres de fiction, si médiocres soient-elles artistiquement (Soljenitsyne), qui ébranlent le mieux le sentiment politique ? (III 822) Comment écrire sans ego ? Voltaire moins désespéré, Rousseau plus heureux que nous ? (III 823) Le grand matériau de l’art moderne, de l’art quotidien, n’est-il pas aujourd’hui la lumière ? (III 824) Qu’est-il, ce bon sommeil (de l’enfance) ? Que fait-il, ce sommeil (ou ce demi-réveil) ? (III 829) Comment, au moment où je parle, connaîtrais-je la durée totale de mon existence, au point de pouvoir la diviser en deux parties égales ? Quelles sont les forces réelles que mon âge implique et veut mobiliser ? Pourquoi aujourd’hui ? (III 832) Quand j’aurai fini ce texte, cette conférence, je n’aurai rien d’autre à faire qu’à en recommencer un autre, une autre ? (III 833) Quel Lucifer a créé en même temps l’amour et la mort ? Ce que je puis dire, ce que je ne peux faire autrement que de dire, c’est que ce sentiment qui doit animer l’œuvre est du côté de l’amour : quoi ? La bonté, La générosité ? La charité ? (III 834) Je lis un peu partout que c’est une sensibilité très «moderne» que de «cacher sa tendresse» (sous des jeux d’écriture) ; mais pourquoi ? Serait-elle plus «vraie», aurait-elle plus de valeur parce qu’on se guinde à la cacher ? Est-ce que tout cela veut dire que je vais écrire un roman ? «Comme si» : cette formule n’est-elle pas l’expression même d’une démarche scientifique, comme on le voit en mathématiques ? (III 835) Peut-être est-ce finalement au cœur de cette subjectivité, de cette intimité même dont je vous ai entretenus, peut-être est-ce à la «cime de mon particulier» que je suis scientifique sans le savoir, tourné confusément vers cette Scienza Nova dont parlait Vico : ne devra-t-elle pas exprimer à la fois la brillance et la souffrance du monde : ce qui, en lui, me séduit et m’indigne ? (III 836) Quoi de plus troublant qu’un air qui continue et dément la loi de l’expression, c’est-à-dire de la correspondance de l’intérieur et de l’extérieur, de la cause et de l’effet ? (III 837) Qui veut les âges ? (III 844) Pourquoi certains pratiquent-ils la perversion de l’écriture, comment trouvent-ils une rentabilité de jouissance dans la pratique de l’écriture ? En quoi consistera-t-elle ? (III 853) Pourrait-il y avoir une écriture de la peur ? (III 870) Je retrouve ici le même affolement que me donne la Bêtise ; est-ce moi ? Est-ce l’autre ? Est-ce l’autre qui est illisible (ou bête) ? Est-ce moi qui suis borné, inhabile, est-ce moi qui ne comprends pas ? (III 871) Erotisme de la Phrase «lisible» ? Comment un corps peut-il coller à une idée - ou une idée à un corps ? Comment supporter, limiter, éloigner les pouvoir de langage ? Comment fuir les «fantasmes» (les «racismes» de langage) ? (III 872) Comment une image de moi «prend»-elle au point que j’en sois blessé ? (III 873) Qu’est-ce qu’un «bon» colloque ? (III 877) Comment puis-je me permettre d’entretenir les auditeurs d’un Colloque, dont le thème est très général, de ce qui n’est peut-être qu’un goût très personnel, le goût d’un chanteur disparu de la scène musicale depuis vingt-cinq ans au moins, mort l’année dernière et sans doute, par là même, ignoré de la plupart d’entre vous ? (III 880) Qu’est-ce donc que la musique ? (III 884) Est-ce qu’il y a encore une «critique» ? (III 895) Comment limiter la violence, autrement que par une autre violence ? (III 903) Peut-on être contre la violence seulement en partie, c’est-à-dire seulement sous condition, en reconnaissant des exceptions ? Peut-on monnayer la non violence ? Peut-on entrer dans une appréciation des contenus de la violence, de ses justifications ? (III 904) (Schubert) N’est-ce pas vraiment le musicien qui est fait par excellence pour une approche intimiste, celle des amateurs ? N’est-il pas aussi comme cela qu’il a souvent écrit dans un milieu musical où il n’y avait pas de distinction tranchée entre ceux qui écoutaient et ceux qui jouaient ? (III 906) Pouvons-nous vraiment, nous Occidentaux, consommer un morceau de civilisation entièrement isolé de son contexte ? (III 911) Peut-on faire un travail d’analyse structurale sur les Evangiles ? (III 922)