1967

Système de la Mode
Y a-t-il un seul système d’objets, un peu ample, qui puisse se dispenser du langage articulé ? La parole n’est-elle pas le relais fatal de tout ordre signifiant ? Si l’on pousse au-delà de quelques signes rudimentaires (excentricité, classicisme, dandysme, sport, cérémonie), le vêtement,pour signifier, puit-il se passer d’une parole qui le décrive, le commente, lui fasse don de signifiants et de signifiés assez abondants pour constituer un véritable système de sens ? (II 132) Pourquoi la mode parle-t-elle si abondamment le vêtement ? Pourquoi interpose-t-elle entre l’objet et son usager un tel luxe de paroles (sans compter les images), un tel réseau de sens ? (II 133) Est-ce à dire que chacune de ces structures se confond entièrement avec le système général dont elle est issue, le vêtement-image avec la photographie, et le vêtement écrit avec le langage ? (II 137) Qu’est-ce qui se passe lorsqu’un objet, réel ou imaginaire, est converti en langage ? ou, lorsqu’il y a rencontre d’un objet et d’un langage ? n’est-elle pas (la littérature) l’institution même qui semble convertir le réel en langage et place son être dans cette conversion, tout comme notre vêtement écrit ? S’ailleurs, la Mode écrite n’est-elle pas une littérature ? Quelles sont donc, singulièrement dans le vêtement écrit, les fonctions spécifiques du langage par rapport à l’image ? (II 145) Que devient chacun de ces systèmes dans l’énoncés de l’ensemble B, c’est-à-dire lorsque le vêtement écrit est directement le signifiant du signifié implicite Mode ? (II 166) Du point de vue du système (et par conséquent), si paradoxal que cela paraisse, du point de vue de la Mode, qu’importe la toile ? (II 208) Quel peut être le genre qui «coiffe» des pièces comme la blouse, le caraco, la brassière, le jumper, dont la variation est pourtant pertinente ? (II 210) Les genres une fois déterminés formellement, peut-on leur assigner un certain contenu ? (II 210) Peut-on soumettre les soixante genres repérés et retenus à un classement méthodique ? En d’autres termes, est-il possible de dériver tous ces genres d’une division progressive du vêtement total ? (II 218) Comment découper ce qui serait chaque fois unique ou identique ? (II 291) De quel ordre est l’imaginaire décrit par le journal de Mode ? (II 325) Quel est le «sujet» de ce roman, ou, en d’autre termes, quel est le signifié de la rhétorique de Mode, lorsqu’elle parle du «monde» ? (II 334) Mais quel corps le vêtement de Mode doit-il signifier ? (II 343) Est-ce à dire que l’histoire n’a aucune prise sur le procès de Mode ? (II 374) Comment s’opère la conversion du réel en mythe ? (II 376) A quoi servent ces protocoles (poétique, romantique ou «farfelu») ? (II 379)
Textes
Qui a jamais assisté aux Troyens de Berlioz, alors que la musique en passe très souvent sur les ondes ? Un récent concours-référendum, organisé par la Radiodiffusion française parmi ses auditeurs, n’a-t-il pas consacré comme chef-d’œuvre de tous les chefs-d’œuvre de la musique universelle, une œuvre lyrique ? (II 405) Pourquoi ne pas faire profiter le spectacle lyrique de cet assouplissement général ? Dans Carmen, que nous importe l’anecdote (nous la connaissons par cœur) ? (II 406) L’enthymème dispose dans le discours historique un intelligible non symbolique, et c’est en cela qu’il est intéressant : subsiste-t-il dans des histoires récentes, dont le discours essaie de rompre avec le modèle classique, aristotélicien ? (II 423) Comment ne mettrait-il pas (le structuralisme) en cause le langage même qui lui sert à connaître le langage ? (II 431) A quelles conditions ou plutôt avec quelles précautions et quels préliminaires une sémiologie urbaine serait-t-elle possible ? (II 439) La littérature contemporaine se désintéresse-t-elle vraiment du récit ? (II 459) A-t-on droit de constituer la nourriture par exemple en système de signes ? (II 463)

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